bravo aux lillois qui ont battu manschester

Manchester United au fond du trou

- Mauvais résultats en championnat comme en Ligue des Champions, pluie de blessures, ambiance tendue au sein de l'équipe et dans le club, supporteurs en colère, fin de règne contestée de Sir Alex Ferguson, Manchester United, battu mercredi par Lille (1-0) traverse une des plus graves crises de son histoire.

"La crise", "Le cauchemar continue", "La chute", "lambeaux": la presse britannique tire jeudi à boulets rouges sur le club mancunien.

"Où situez-vous cette crise par rapport à votre passé au club", s'est hasardé un journaliste anglais en interrogeant le manageur général de MU mercredi soir. Ferguson s'en est tiré avec une non-réponse soulignant que le club avait déjà perdu des matches auparavant.

Mardi, encore de bonne humeur, Sir Alex appelait les jeunes à puiser dans "les valeurs" du club pour surmonter la claque reçue à Middlesbrough (4-1) en championnat. Mercredi, il ne pouvait que constater les dégâts. Bien sûr, il manque de nombreux de joueurs de Saha à Neville, en passant par Giggs, Scholes, Solskjaer, Heinze... et Keane. Mais le malaise est plus grand qu'une simple mauvaise passe.

Roy Keane a en effet mis le feu aux poudres lundi après la défaite contre Middlesbrough en critiquant sévèrement ses partenaires pour leur manque de combativité lors d'une interview à la chaîne du club finalement censurée par le propre club mais dont toute la presse britannique fait ses gorges chaudes.

Mercredi soir, les supporteurs mancuniens au Stade de France ont scandé son nom à plusieurs moments alors que le Daily Mirror ironisait jeudi "Kean-o a raison-o".

Le capitaine irlandais, qui va quitter le club à la fin de la saison, n'a pas l'habitude de mâcher ses mots et aurait notamment lâché qu'au lieu de recruter des joueurs au mercato pur faire face aux carences, il fallait se séparer de quelques-uns...

Ferguson se défend tant bien que mal: "On ne peut pas demander aux jeunes ce qu'on demande aux plus anciens. Ils n'ont pas l'habitude. Mais, on va passer (cette crise)".

En 19 ans à MU, qu'il a ressuscité, Ferguson n'a jamais traversé des turbulences aussi fortes. Si tous respectent son passé, ses choix tactiques et son autorité ont été mis remis en question ces dernières années avec notamment une fausse sortie, des problèmes d'argent et maintenant une crise sportive. On cherche son remplaçant et on sent bien au club que Ferguson est en fin de règne. Il faut rénover le club, l'effectif et donc l'encadrement...

L'arrivée de l'homme d'affaires américain Malcolm Glazer dans le club n'a rien fait pour apporter de la sérénité. "Faites que Glazer soit du passé" annonçait une banderole installée mercredi au Stade de France par des supporteurs qui craignent de voir le club parti à vau-l'eau. Pour le Daily Mail, ils ont raison d'avoir des craintes: selon le quotidien, Manchester joue en ce moment "avec la conviction de la dernière équipe de Manchester à avoir été reléguée" (1974).

Les jours qui viennent s'annoncent difficiles: au calendrier, les Reds, 7e du championnat anglais, doivent affronter Chelsea dimanche avant d'accueillir Villarreal fin novembre pour jouer leur avenir en C1. Dans les deux cas, la victoire est impérative pour tenter de sortir du trou.