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Burundi: suspension de la décision d'expulser les vaches de Bujumbura

BUJUMBURA  - Le président burundais Pierre Nkuruziza a suspendu pour un mois et demi l'arrêté d'expulsion des vaches de la capitale du pays, Bujumbura, où cette décision avait provoqué un tollé chez les éleveurs, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

"Le président a suspendu la décision d'expulser nos vaches de Bujumbura dès aujourd'hui (lundi) et celle d'empêcher leur ravitaillement", a déclaré à l'AFP le président de l'Association pour le développement agro-pastoral (Adap), Adolphe Maderi. Cette information a été confirmée par la mairie de Bujumbura et la police.
Les éleveurs estiment le cheptel bovin de Bujumbura à 15.000 têtes. Jeudi, 180 éleveurs de la capitale avaient demandé au chef de l'Etat de suspendre une ordonnance ministérielle datée du 11 avril qui "interdit tout établissement de bétail dans la municipalité de Bujumbura à compter du 1er mai 2006".
De son côté, le maire de Bujumbura, Célestin Sebutama, avait interdit tout ravitaillement en fourrage pour les vaches de la capitale à partir du 1er mai.
Les éleveurs avaient qualifié ces mesures de "condamnation à mort de leur bétail".
"Le président a décidé la mise en place d'une commission qui comprend des éleveurs et qui va lui donner un rapport d'ici un mois et demi sur la question pour qu'il prenne une décision", a expliqué M. Maderi.
Les vaches, très prisées par la communauté tutsie burundaise, traditionnellement formée d'éleveurs, ont été l'une des cibles privilégiées de la rébellion hutue pendant les 12 ans de guerre civile qui ont fait 300.000 morts dans le pays jusqu'en 2005.
Plus de la moitié du cheptel du pays a été tué pendant le conflit, ce qui a contraint les éleveurs à se réfugier dans la capitale pour mettre leurs bêtes à l'abri, selon les éleveurs.