etape du tour 05/07/05
Armstrong: "Le Tour est encore long"La navette Discovery a décollé et Lance Armstrong est sur orbite. Après le nouveau succès obtenu dans le chrono par équipes, le Texan a hérité du maillot jaune. Il se retrouve surtout avec une avance plus que confortable sur ses principaux rivaux. Satisfait, le boss reste toutefois prudent. |
Samedi soir, à Noirmoutier, Lance Armstrong n'avait pas pleinement goûté sa deuxième place dans le contre-la-montre. Malgré le coup de force imposé à ses adversaires, Ullrich en tête, le futur retraité regrettait d'avoir laissé filer le maillot jaune pour deux secondes. Une anomalie réparée. Le sextuple vainqueur du Tour est à nouveau à la seule place qui lui sied vraiment. La première. Après avoir reçu le 67e maillot jaune de sa carrière, Armstrong s'est pourtant empressé de minimiser l'importance de sa prise de pouvoir. "Le maillot jaune, évidemment, c'est toujours bien de l'avoir. Mais la priorité était de prendre du temps à nos adversaires", rappelle-t-il. Sur ce plan, le chrono par équipes a dû le combler. Lorsque le Tour s'est élancé de Vendée ce week-end, personne n'avait imaginé que la concurrence serait larguée à ce point. "Nous prouvons notre constance" L'intéressé lui-même s'en étonne. Mais là encore, il préfère calmer le jeu. "Il n'y a pas beaucoup de monde qui s'attendait à de tels écarts. C'est vrai, j'ai une avance confortable mais le Tour est encore long. Il faudra être attentif d'ici à la montagne ", tempère l'Américain. A Blois, plus que son cas personnel, c'est visiblement le succès collectif qui le réjouissait. "C'est une grande satisfaction. C'est vraiment une épreuve très particulière à laquelle je tiens beaucoup. Pour l'équipe, c'est important. Nous prouvons notre présence et notre constance", note-t-il. Contrairement à l'année précédente, il a toutefois fallu batailler, notamment face aux CSC. "Ils avaient un peu d'avance sur nous dans la première partie mais on roulait très bien, explique Armstrong. On savait qu'il fallait être au top dans les vingt derniers kilomètres, que cela se jouerait là." Ce fut le cas. Mais sans la malheureuse chute de David Zabriskie, Discovery n'aurait peut-être pas gagné cette étape et Armstrong ne serait toujours pas en jaune. L'hommage à Ekimov Interrogé sur les malheurs de son ancien coéquipier, Armstrong a tenu un discours de circonstance. "C'est dommage. J'étais dans le bus au moment où cela s'est produit, on regardait à la télévision mais il y avait beaucoup d'agitation. Je n'ai pas vraiment vu la chute. En plus du facteur malchance, il faut se rendre compte que tout le monde est à fond à l'arrivée d'un chrono ", juge le champion d'Austin. Sur le podium, les pensées d'Armstrong allaient vers un autre malheureux, victime d'une terrible chute au mois d'avril qui l'a privé du Tour: Viacheslav Ekimov, un vieux compagnon de route. "Notre équipe c'est la Dream Team. Mais je suis déçu qu'Ekine soit pas là , regrette-t-il. C'est injuste. C'est évident, son absence s'est ressentie. C'est pour cela que je tiens à lui dédier notre victoire. Dans un chrono par équipes, un gars comme lui approche la perfection. " Défendre le maillot... ou pas Même sans son Russe préféré, Lance Armstrong suit sa trajectoire de manière indéfectible. Une question le taraude pourtant. Que doit-il faire de son maillot jaune dans un futur proche? Le défendre coûte que coûte et le garder jusqu'à Paris, auquel cas il atteindrait le cap des 80 jours en or? Ou le brader à la première échappée venue, comme ce fut le cas l'an dernier, pour le plus grand bonheur de Thomas Voeckler? Le cas n'est pas tranché. "Les prochaines étapes sont piégeuses, prévient Armstrong. Il peut se passer beaucoup de choses. Beaucoup de choses vont dépendre de ce que feront Tom Boonen et son équipe. Il a été tellement impressionnant dans les premiers sprints que je le vois bien aller chercher six ou sept victoires d'étape. Dans ce cas-là, on pourrait s'appuyer sur son équipe pour contrôler ." Un pragmatisme qui ne convainc pas forcément Johan Bruyneel. "Je ne suis pas sûr que nous ayons envie de défendre ce maillot", lâche le manager de la Discovery. Quoi qu'il en soit, le Tour 2005 est parti pour ressembler à l'édition 2004. Mais c'est un passé un poil plus ancien qui sert de garde-fou à l'enthousiasme d'Armstrong. "Cette victoire me donne une confiance totale, dit-il avant de se souvenir: mais je sais aussi que la seule fois où j'étais tout à fait confiant, c'était en 2003..." allez les tapettes en rose!! classement du jour :
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